La politique de la peur

Un article récent publié dans le figaro m'incite à réagir car j'ai rarement lu de tels slogans, qui manquent un problème de fond :


"Les Français doivent vite dépenser leur argent, sinon ils perdront leur boulot"

En effet la thésaurisation n'est que le résultat de la politique de la peur menée par l’exécutif lors de cette pandémie. La France n'a pas rouvert ses lieux de vie et dans un tel cadre l'argent ne circule plus que pour les dépenses contraintes comme le loyer, l'alimentaire et les abonnements fixes internet, téléphone et énergie. Le reste est mis de côté, car il n'est pas possible de reprendre une vie normale. Les transports en commun sont devenus un repoussoir entre le port du masque et la chaleur qui revient. Beaucoup de magasins sont restés fermés et sans les lieux de vie, les restaurants, les cafés, bars, boites de nuit, musées, cinémas, bibliothèques, parcs, il n'y a pas de vie.

De plus c'est manquer un point important : beaucoup d’indépendants sont frappés de plein fouet par la crise et contraints de rester fermés, et perdent beaucoup d'argent. Les épargnants qui ont souscrit des unités de compte ses deux dernières années ont aussi perdu de l'argent car les grandes entreprises aussi perdent de l'argent. Le gonflement de l'épargne de précaution signifie simplement que la politique de la peur a bien fonctionné, avec le pire recul de PIB de la zone euro sur le premier trimestre et probablement l'une des pires ambiances aussi. Blâmer les épargnants pour leur comportement est totalement injustifié et les épargnants réagissent de manière logique aux décisions qui ont été prises, tout en anticipant les hausses à venir de CSG et de TVA qui seront inévitables pour combler les déficits abyssaux créés par cette crise sanitaire.

Cette phrase utilisée sous l'illustration de l'article est tout de même assez révélatrice de l'ambiance actuelle : "À Bercy les ministres scrutent le moindre signe de sortie de crise, qu’ils émanent des malfrats ou de la ménagère de moins de 50 ans."

Bercy peut toujours scruter avec ses grandes jumelles ou sa loupe : la crise est maintenant permanente. La politique de la peur va créer une épargne de précaution sans précédent, et un jour viendra ou la catastrophe économique de cette économie semi-administrée sera telle que la France devra ré-instaurer un contrôle des capitaux, signe de l'échec ou plutôt de la totale réussite de la politique de la peur. Après le ségur de la santé, le grenelle de la banqueroute (au château de Versailles).

Sans confiance, il ne peut y avoir d'économie prospère, et aujourd'hui les français n'ont plus confiance dans leurs élites pour la gestion des crises, qu'elles soient sanitaires, économiques, financières, morales.

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