Le constat du désordre
A ma grande surprise en écoutant
la radio, j’ai pu constater que quelques personnes conservaient leur finesse
d’analyse dans ces temps de désordre. Madame Royal a effectivement dit :
« qu’est-ce que c’est que ce bazar en France », ce qui montre qu’elle
a saisi que ce qui se passait n’était probablement pas normal, en accusant
l’exécutif. Il est difficile de savoir s’il s’agit d’une posture, mais dans tous
les cas le constat est juste.
Il est évident qu’après le
discours de Macron en 2018 dans le bureau mal éclairé de l’Elysée dû à un
metteur en scène probablement en grève lui aussi, et avec ce discours étonnamment
pessimiste et cette phrase, de mémoire : « nous ne sommes plus aux
temps innocents où l’on parlait de la fin de l’histoire et du tragique […] » ou quelque
chose qui s’en rapproche, on se pose des questions sur la direction prise par
l’exécutif Français. Etait-ce une référence à Francis Fukuyama, ou bien quelque
chose d’autre, difficile à dire.
La gestion de la crise des gilets
jaunes, qui a éclaté quelques jours à peine après cette interview, et son
traitement politique, aura été assez désastreuse, rattrapée in extrémis par des
mesures économiques à mon sens pertinentes. Pourtant, nous sommes toujours dans
une situation qui n’en finit pas de se dégrader, avec des syndicats qui ont
littéralement pété les plombs, des politiques qui n’arrivent pas à gérer leurs
réformes pourtant relativement anecdotiques. On s’interroge aussi : pourquoi
les gens vont-ils se battre dans la rue car ils ont peur de travailler deux ans
de plus de leur vie afin d’assurer la pérennité du système de retraites pour
tous ? Le problème de fond est alors probablement plus celui du travail
que celui de la retraite.