Euro crash : le risque s'amplifie

Les problèmes en zone euro s'accumulent. La croissance rechute, le secteur bancaire est attaqué. Une note récente de Natixis alerte sur le fait que la politique de taux bas finit par avoir des effets négatifs sur le crédit :

"A court terme, il n’y a pas d’ambiguïté, la baisse des taux d’intérêt correspond à une politique monétaire plus expansionniste : du côté des banques, il y a plus-values en capital sur le portefeuille obligataire des banques et hausse du capital des banques, ce qui leur permet de prêter davantage.  Mais à moyen-terme, la baisse des taux d’intérêt réduit les intérêts reçus par les banques, les profits et le capital des banques, donc conduit à une contraction de l’offre de crédit bancaire."

On arrive donc à la conclusion que la situation de l'Europe dans un scénario "à la japonaise" conduit à une impasse économique et entretient des bulles sur les actifs qui créent des tensions sociales (immobilier). Dans un tel cadre, ce ne sera pas nécessairement le Brexit le cœur du problème, surtout s'il est ajourné ou s'il n'a jamais lieu. Les Anglais ont un avantage important : ils sont maîtres de leur politique monétaire. Les Européens de leur coté refusent d'aborder les problèmes de fond de la zone monétaire. A ce titre vouloir faire des Anglais un exemple du fait qu'ils veulent renégocier leur contrat avec l'Europe peut se retourner contre l’Europe : si le Brexit est réussi ou bien si l'Angleterre se sort mieux d'une crise que le reste de l'Europe tout en restant dans l'Europe, la zone euro sera alors décrédibilisée et l'option d'un éclatement n'est alors plus à exclure. Ceux qui promettent le chaos aux anglais se trompent de débat : les dysfonctionnements en interne de la zone Euro sont bien plus graves sur le long terme que la situation anglaise.

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