Zone Euro : vers la stagnation

Les projections de la BCE publiées ce jour sont plutôt négatives sans être catastrophiques : les taux de croissance sont orientés à la baisse jusqu'en 2020 voire au delà, hors facteurs exceptionnels comme une nouvelle crise de la dette dans un pays de la zone euro. Les taux d'inflation vont augmentant, et la hausse des salaires minimum va dans le sens d'une hausse de l'inflation (non encore intégrée dans ces estimateurs). L'Europe entre en stagnation, voire on peut imaginer un retour en stagflation s'il y a des facteurs externes qui viennent pousser l'inflation au delà des niveaux de 2% l'an comme l'énergie ou des mouvements sociaux comme ceux que l'on vient de voir. Ces niveaux de croissance ne laissent pas beaucoup d'espoir de voir se résorber le chômage de masse mais ils sont totalement cohérents d'un vieillissement de la population qui correspond à la diminution de la demande globale, comme l'avait formulé Emmanuel Todd dans l'illusion économique. L'Europe est sur la voie du Japon, l'instabilité monétaire en plus, mais il est vrai que le facteur migratoire peut accroitre la demande, même si de mon point de vue cela crée des problème d'intégration qui deviennent difficiles à gérer dans le contexte politique actuel. A ce titre le récent recul de la croissance Japonaise montre à quel point les politiques d'injection monétaire sont inefficaces à soutenir un déficit de la demande. La politique du Japon n'est pas un exemple de réussite en première lecture, mais en réalité si l'on considère le poids des retraite et des dépenses de santé, l'endettement massif de l'état Japonais, on peut conclure qu'ils s'en sortent au mieux compte tenu de leurs contraintes, contraintes que l'on risque de connaître dans le futur. Les États-Unis font figure d'exception dans ce paysage de stagnation, mais les taux de croissance vont eux aussi baisser, car il ne faut pas oublier qu'ils étaient aussi alimentés par des mesures exceptionnelles et un déficit public en hausse.

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