Capitalisme et phase d'effondrement


Le constat est le suivant : la mondialisation prend fin, car les territoires ont presque tous été conquis. La demande et les salaires ont été tellement sous pressions qu'il n'y a plus vraiment de nouveaux marchés, les marchés sont saturés et le capitalisme tombe dans cette phase dite de la baisse des taux de profits. La concurrence croissante et l'absence de nouveaux marchés, l'absence aussi de nouvelles innovations majeures et la sur-productivité qui tend à comprimer les salaires par rapport au capital accumulé génère naturellement une nouvelle étape qui est celle à partir de laquelle la rentabilité devient nulle ou négative. Il convient alors d'exercer un choc structurel sur les coûts salariaux, les faire baisser de manière spectaculaire soit en réduisant les frais fixes, par exemple avec le télétravail, en réduisant les locations de baux commerciaux et en numérisant les activités quitte à déshumaniser la société dans son ensemble. Ce choc de compétitivité se heurte toutefois à une conséquence tragique. L’uberisation croissante des salariés font qu'ils consomment encore moins, surtout une demande contrainte (loyers, nourriture, abonnements) et cette demande trop faible conduit à nouveau à un recul de la demande dans une société qui subit avant tout un choc démographique et une baisse tendancielle inédite de la demande en Occident et aussi en Asie. Les défauts sur le crédit allant s'accroitre à la fois pour les entreprises et les ménages, la probabilité de faire repartir la machine avec du crédit privé semble faible. On substitue alors continuellement la demande privée par la demande publique, financée par les impôts et surtout par les dettes, ce qui conduit au final à ponctionner directement les revenus disponibles ou bien accumulés des ménages (ponction de l'épargne). Cette étape entraîne alors un recul idéologique important car le capitalisme s'étatise alors rapidement, ce qui opère la transition entre le modèle dit libéral et le modèle dit étatique, qui ne peut survivre que par la force policière dans un tel contexte de compression des salaires et de réduction des droits des travailleurs. Les étapes de l'effondrement sont les suivantes (l'ordre n'est pas nécessairement toujours le même) :

  • compression des frais fixes via les baisses de salaires ou réduction des droits sociaux
  • interventions massive des états pour soutenir les sociétés privées avec la dette
  • dévaluations compétitives et manipulation des devises
  • échec et poursuite de l'effondrement de la demande
  • nationalisations massive de certains secteurs
  • spoliation des actionnaires et des épargnants (transfert progressif vers l'état qui reprend le contrôle du capital)
  • réduction des droits des citoyens et surveillance massive
  • guerres internes ou bien entre pays ou blocs monétaires

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