Confinement et état de droit

Évidemment les chiffres de l'épidémie surprennent de part leur ampleur et de part les disparités significatives des statistiques entre états qui sont inexpliquées à ce jour. On se demande aussi si cette épidémie n'est pas un prétexte pour imposer à la société de nouvelles normes, de nouvelles règles, un nouvel ordre qui n'est plus vraiment un état de droit, mais un état d'exception permanent (Agamben), ou chaque sortie devra être justifiée, ou chaque téléphone sera suivi, car des experts auront émis un article sur le fait qu'un suivi rigoureux de la population pourrait éviter des victimes. Si on part de se principe on pourrait aussi ne pas avoir vraiment de vie, rester chez soi connecté à internet et ne jamais aller au restaurant, au cinéma, aux expositions, dans les parcs ou dans la nature, car il y a toujours un risque qu'une branche vous tombe sur la tête ou que survienne un accident quelconque. Cette vie là, associée à une politique hygiéniste, ou l'état biopolitique prend le pouvoir, n'est pas une vraie vie, mais un ersatz qui tend progressivement vers l'état totalitaire, sous une forme plus subtile mais néanmoins visible. La société que l'on nous vend aujourd'hui, sous couvert de santé publique et de l'extraordinaire travail des soignants, est une société de plus en plus liberticide. On ne me fera pas croire qu'il est pertinent médicalement de confiner 1 milliard d'individus, ce n'est pas crédible et les conséquences économiques auront elles un impact tellement significatif qu'il effacera très largement les conséquences directes de l'épidémie dans les mois à venir. Il s'agit d'une nouvelle lutte de pouvoir ou l'état, dirigé par les experts, régit l'ensemble de la société sans presque aucun contre pouvoir. On voit quelques intellectuels penser à un monde d'après, mais il est plus souvent question d'un monde étatique d'après qu'un monde ou chaque individu serait libre de l'inventer lui même à sa façon.

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